Par sa discrétion, Sabrina Bellaouel pourrait donner l’impression d’avoir sorti peu de projets ces dernières années. À tort : il y a d’abord eu un EP en 2016 (produit par Myth Syzer, Loubenski et Rahman), puis Illusions en 2018, qui entendait marier l’immédiateté séductrice du R&B avec l’onirisme d’une musique élevée en apesanteur. Il y a également eu tous ces duos entamés avec différents esthètes de la scène parisienne, de The Hop à Jazzy Bazz, en passant par Lonely Band ou Bonnie Banane. Il y a surtout eu tous ces mois passés à chercher son identité musicale, privilégiant les recherches formelles à la redite, la rareté à l’abondance, l’ambiguïté esthétique aux mélodies linéaires. Car Sabrina c’est d’abord une certaine aisance à se situer dans un subtil entre-deux : de l’éducation musicale qui doit autant au gospel, qu’elle a appris à l’adolescence qu’au punk, entre le charme sensuel de sa voix et le jeu de (dé)construction entamé sur ses productions électroniques, entre ses textes qu’elle dit « au service de l’émotion » et ses mélodies directement connectées aux villes où elle à vécu. Entre Paris, Rotterdam, Londres et le Maghreb. Ce sens de l’équilibre, se retrouve à l’écoute de We Don’t Need To Be Enemies son récent EP et Libra qui arrive en novembre. Si le premier la voit creuser brillamment le sillon d’une musique électronique teintée d’inflexions expérimentales, à mi-chemin entre Steve Reich et Deena Abdelwahed, le second renoue avec la matière charnelle de ses chansons comme une exploration de son intimité. Ces nouveaux EP’s, actent l’émergence d’une artiste ambitieuse et soucieuse d’une singularité et d’une diversité dans ses productions.
Sabrina Bellaouel envoie le clip du titre « Float » !
Découvre « Libra », le nouvel EP de Sabrina Bellaouel !
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